L’identité est l’ensemble des qualités, des croyances, des caractéristiques générales ou des conditions qui font qu’un individu ou des individus sont différents des autres et par lesquels ils choisissent de s’identifier. Elle peut être ethnique, religieuse, culturelle, sexuelle, ou une combinaison de ces éléments ou d’autres. L’identité collective, en particulier, est une construction sociale qui peut ou non correspondre à la réalité de la façon dont les personnes qui la composent s’identifient. La politisation de l’identité est le choix politique qui consiste à prendre en compte l’identité dans les choix et décisions politiques. La politisation de l’identité entraîne nécessairement, voire égale, la discrimination, puisque choisir de ne pas discriminer sur la base de l’identité revient à exclure l’identité de la politique, c’est-à-dire à dépolitiser l’identité. Sont des exemples de politisation de l’identité les idéologies politiques, les mouvements politiques ou les États qui choisissent de :
La politisation de l’identité est au cœur de la politique et de l’histoire de l’humanité depuis le XVe siècle, lorsque le modèle identitaire de l'”État-nation” a pris forme en Europe et a été exporté vers le monde “non civilisé” par le biais du colonialisme : Alors que les immigrants et les réfugiés intègrent les sociétés indigènes, les colons les remplacent par des sociétés exclusives à “eux”. Cette politisation de l’identité s’est traduite par des siècles de ségrégation juridique, politique, économique et culturelle, d’apartheid, d’esclavage, de déplacements massifs, de nettoyage ethnique, de génocide et d’autres horreurs.
L’adoption d’une approche humanitaire, légaliste ou moraliste est insuffisante, car elle risque de traiter le symptôme plutôt que la maladie, en jugeant les crimes ou leurs auteurs sans juger le projet politique qui a causé, justifié et/ou permis ces crimes. En effet, le modèle nationaliste-colonialiste qui politise l’identité ne peut qu’être néfaste, pour les raisons suivantes :
Ce qui précède s’applique bien sûr à l’État d’Israël, qui opère une ségrégation sur la base de l’identité entre les non-citoyens juifs et les non-citoyens non juifs, les résidents juifs et les résidents non juifs, et les citoyens juifs et les citoyens non juifs. Il ne convient donc pas de se focaliser sur les droits du peuple palestinien ou sur les crimes d’Israël ou des dirigeants israéliens sans juger la politisation de l’identité par le sionisme. En outre, le sionisme n’est pas le seul projet de la région à politiser l’identité, le maronisme, l’arabisme et l’islamisme en étant des exemples. En proposant un programme politique de dépolitisation de l’identité, à savoir la transition vers un État laïque, démocratique et non identitaire en Palestine, l’Initiative pour un État démocratique propose un modèle politique qui est l’antithèse fondamentale, non seulement du sionisme, mais aussi du modèle colonial de l’État-nation et de ses fondements idéologiques, au-delà des frontières de la Palestine.
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